Apparu en 2014 avec l’arrivée sur le marché tricolore Uber ou encore AirBnb, le jobbing consiste à mettre en relation les particuliers ayant besoin d’un service et les personnes possédant les compétences nécessaires. Un marché qui connaît depuis un essor formidable.
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Le jobbing : issu de la gig économie
Le jobbing est une nouvelle forme de travail puisant ses racines dans la gig economy à l’américaine. Dans la langue de Shakespeare, gig signifie concert. La gig economy, c’est donc le cachet perçu par les artistes ou les orchestres au terme de leur représentation.
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La gig economy peut être traduite en français par l’économie à la tâche. Le concept n’a absolument rien de nouveau en soi puisqu’il existe depuis toujours. En effet, il y a quelques décennies de cela, les tâcherons étaient payés au travail effectuée, que ce soit pour aider dans les champs ou pour tailler des pierres par exemple. En revanche, les pionniers dans le domaine de la gig economy ont réinventé et remis au goût du jour l’économie à la tâche.
Appelé jobine chez nos cousins québécois, le jobbing correspond ni plus ni moins au fait de rémunérer une personne pour un service qu’elle rend à une personne qui en a besoin. Ce sont donc des missions de travail de courte durée, ne dépassant guère plus de quelques heures à quelques jours tout au plus (sous réserve de ne pas dépasser 4 heures par jour).
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Les compétences requises sont très diverses. Cela va du bricolage au repassage, en passant par la leçon de piano ou la garde d’animaux. Bref, autant de services que l’on se rendait gratuitement entre voisins, mais qui sont désormais tarifés.
Le jobbing : tous gagnants
Si depuis 2014 le concept du jobbing a rapidement séduit outre-Atlantique, mais également en Europe et en France, c’est parce que tout le monde trouve son compte dans ce concept.
Arrondir ses fins de mois en restant indépendant
Pour ceux qui répondent aux annonces de jobbing, l’idée n’est évidemment pas d’en faire l’activité principale. En revanche, c’est une source de revenus complémentaires non négligeable. Cela permet de répondre à un besoin ponctuel de finances par exemple, en mettant ses compétences au service d’autres particuliers.
C’est également une manière bien plus souple de gérer son temps libre et ses finances, contrairement à l’intérim par exemple.
Une facture allégée et une réponse rapide à un besoin
Pour celles et ceux qui cherchent un jobber (les personnes qui font du jobbing), c’est une véritable opportunité de trouver rapidement quelqu’un pouvant rendre un service précis. Cela permet surtout d’alléger parfois considérablement la facture, en particulier pour tout ce qui est bricolage, ménage ou encore entretien des espaces verts.
Attention toutefois, il y a une limite puisque si la facture est moins lourde qu’avec un artisan par exemple, vous ne bénéficiez pas des mêmes garanties. Il faut donc savoir peser le pour et le contre.
Bien évidemment, les compétences requises ne concernent pas uniquement le bricolage ou le ménage. Cela peut simplement nourrir les poules ou sortir le chien en l’absence des propriétaires. Cela peut être pour du soutien scolaire ou pour aider lors d’un déménagement.
Le baromètre du jobbing en France
Le jobine prend désormais une place telle dans l’économie mondiale qu’elle pèse désormais plusieurs milliards d’euros. En ce qui concerne la France, la tendance est la même puisque cela représente pas loin d’un demi millions d’offres disponibles. Celles-ci sont rémunérées la plupart du temps à la tâche, parfois à l’heure.
Qui sont les jobbers ?
Sans surprise, ce sont les étudiants qui composent le gros de jobbers avec près d’un tiers.
Mais les petits boulots séduisent également les demandeurs d’emploi et les retraités, ces derniers étant confrontés à une baisse de leur pouvoir d’achat. Enfin, en queue de peloton, on trouve également des micro-entrepreneurs, des salariés à la recherche d’un complément de salaire, des saisonniers et quelques rares artisans.
Quelles sont les principales missions proposées ?
Comme évoqué plus haut, certaines missions sont davantage proposées que d’autres. Ainsi, près de 44% des offres d’emploi en jobbing sont du babysitting. Loin derrière, on trouve pour 19% du ménage, suivi pour un peu moins de 10 % de l’aide au devoir et du soutien scolaire.
Le bricolage ne représente finalement qu’un modeste 5%. Le jardinage ne fait pas mieux avec un tout petit 3.5% Viennent ensuite la garde d’animaux, l’aide au déménagement ou encore l’informatique. En queue de peloton, les demandes d’hôtes et d’hôtesses pour de l’événementiel. Toutefois, cela ne représente que 0.1% des missions proposées chaque année.
Dans quelles régions fait-on le plus appel à des jobbers ?
Si le jobbing se pratique partout en France, certaines régions se montrent plus dynamiques en la matière. Ainsi, sans grande surprise, c’est Paris et l’Ile de France qui arrivent en tête avec un quart des missions disponibles sur le marché.
Viennent ensuite l’Auvergne Rhône Alpes et la région PACA.
Le jobbing : une alternative flexible au salariat traditionnel
Le jobbing est une véritable alternative pour ceux et celles qui cherchent à se mettre à leur compte sans pour autant tomber dans la case de l’autoentrepreneur. Effectivement, contrairement à ce dernier statut, le jobber peut effectuer plusieurs missions par mois, voire par semaine.
C’est aussi une bonne solution pour pallier les difficultés rencontrées sur le marché du travail classique. En travaillant en tant que jobber, on évite ainsi les périodes d’inactivité comme c’est souvent le cas lorsqu’on est en recherche d’un emploi fixe.
Autre avantage non négligeable : la flexibilité des horaires. Le jobbing permet de s’adapter aux contraintes du quotidien (études, famille) tout en générant un revenu complémentaire.
Certains y trouvent aussi un intérêt personnel puisque cela leur permet d’exercer une activité qu’ils aiment particulièrement ou qui correspond mieux à leurs compétences professionnelles.
Avec l’avènement des nouvelles technologies et de la dématérialisation administrative, notamment via les plateformes telles que TaskRabbit ou encore Fiverr, il n’a jamais été si simple de trouver des missions variées et intéressantes dans différents domaines sans avoir besoin d’un diplôme spécifique ni même de beaucoup d’expérience professionnelle préalable.
Les inconvénients du statut
Tout n’est pas parfait dans cette nouvelle manière de travailler. Certain(e)s pointent du doigt deux principaux obstacles.
- La volatilité des offres
On ne peut pas considérer le jobbing comme un statut professionnel stable puisque les missions proposées sont souvent ponctuelles et éphémères. Il faut donc être en capacité de trouver suffisamment de travail pour générer un revenu régulier.
- L’absence d’une protection sociale efficace
Le statut de jobber est assez précaire : il n’offre pas la même sécurité qu’un contrat salarié classique (assurance chômage, congés payés…). Dans certains cas, cela peut poser problème notamment lorsque l’on doit faire face à une baisse d’activité prolongée.
Les plateformes de jobbing : comment ça marche ?
Le jobbing est rendu possible grâce à l’existence de plateformes en ligne. Ces dernières permettent aux particuliers ou professionnels ayant besoin d’une prestation ponctuelle dans un domaine spécifique, comme le jardinage, la plomberie ou encore la rédaction web, de trouver des personnes qualifiées pour réaliser cette mission.
Les principales plateformes de jobbing sont TaskRabbit, Fiverr et Leboncoin. L’inscription sur ces sites est gratuite et ne nécessite pas un long processus administratif. Il suffit simplement de créer son profil en indiquant ses compétences ainsi que sa localisation géographique afin que les missions proposées soient adaptées.
Lorsqu’une mission est postée sur une plateforme, les candidats intéressés peuvent alors déposer leur offre financière pour remporter le contrat. Une fois sélectionné pour réaliser la mission, il faut respecter les modalités qui ont été convenues (durée du travail, qualité attendue…).
Côté rémunération, chaque plateforme fonctionne différemment : certaines appliquent une commission sur le montant total payé par le client tandis que d’autres prélèvent un abonnement mensuel auprès des freelances inscrits.
Pourquoi faire appel à une plateforme de jobbing ?
L’intérêt principal des plateformes réside dans leur simplicité d’utilisation :
- Elles offrent un certain confort, puisque l’on peut facilement trouver quelqu’un capable d’effectuer une mission spécifique sans avoir à passer des heures sur les sites de recherche d’emploi classique.
- Elles proposent un large éventail de compétences, qui permettent aux particuliers et professionnels de trouver la personne idéale pour leur projet.
- Le recours à une plateforme de jobbing permet aussi d’avoir un suivi administratif simple. Cela est notamment vrai concernant les transactions financières, souvent gérées directement par le site en question afin d’éviter tout risque d’impayés ou de litiges entre le client et le prestataire freelance.
Inconvénients liés aux plateformes de jobbing :
Il faut être conscient que faire appel à ces sites n’est pas non plus exempt de certains inconvénients. Parmi ceux-ci :
- L’utilisation des plateformes pourrait entraîner une certaine baisse du niveau général des rémunérations, puisque la concurrence y est très forte.
- Certain(e)s relèvent aussi que les contrats obtenus via ces sites sont souvent moins intéressants qu’une collaboration pérenne avec un employeur unique (absence d’un salaire régulier, peu ou pas d’avantages sociaux).
- L’on peut reprocher aux plateformes leurs méthodes rigides quant au traitement des conflits entre clients et freelances : beaucoup se plaignent que la modération favorise trop rapidement en faveur du client lorsque survient un différend mettant en jeu le paiement ou la qualité des travaux réalisés.